Artur Vanetsyan, leader de l'alliance d'opposition "J'ai l'honneur", a proposé hier, mardi 21 juin, sa démission des fonctions de parlementaire qu'il exerçait à l'Assemblée nationale. Par décision de son parti "Patrie", le bloc "J'ai l'honneur" formé avec le parti Républicain d'Arménie cesse d'exister.
Par Olivier Merlet
Le leader des manifestations qui avaient perturbé le centre-ville et les transports d'Erevan durant près de six semaines, Artur Vanetsyan, annonce sa démission sur sa page Facebook. Le mouvement "Résistance" qu'il avait formé à cette occasion avec le président du Conseil suprême de l'ARF-Dashnakutsyun, Ishkhan Saghatelyan, également vice-président de l'Assemblée nationale, n'est jamais parvenu à mobiliser, comme il le souhaitait, un vaste mouvement populaire de protestation dont le but clairement affiché était d'amener à la démission l'actuel Premier ministre, Nikol Pashinyan. La proximité et le soutien des anciens présidents de la République, Serge Sargsyan et Robert Kotcharyan constituent vraisemblablement l'une des principales explications à cet échec retentissant. Vanetsyan semble aujourd'hui en tirer les conséquences.
Nous reproduisons sous ces lignes le communiqué publié :
« Chers compatriotes,
Aujourd'hui, conformément à la loi, j'ai déposé une demande de démission de mon mandat parlementaire. Cette décision de ma part n'est pas une surprise pour beaucoup d'entre vous ․ J'ai déclaré publiquement à plusieurs reprises que je ne me voyais plus dans ce parlement ! La raison est évidente : le citoyen de la République d'Arménie avait voté pour que nous arrêtions l'activité destructrice de ces autorités, pour sortir le pays de la catastrophe. Cependant, à mon avis, ce parlement a cessé d'être une plate-forme efficace pour atteindre l'objectif.
Le Conseil du parti "Patrie" a pris la décision de poursuivre ses activités en dehors du parlement. Par décision du parti, de jure et de facto, le bloc "j'ai l'honneur" que nous formions avec le PRA [NDLR : parti Républicain d'Arménie] dans le cadre duquel nous avons parcouru un chemin relativement court mais complet cesse d'exister. J'en suis sûr , nous nous mobiliserons encore pour le salut du pays à l'avenir, pour le redressement et le renforcement de notre état. Je remercie nos partenaires des factions "J'ai l'honneur" et "Hayastan" pour le chemin parcouru ensemble et le travail commun.
Je tiens à vous assurer que les décisions de mon parti " la Patrie" de démissionner et de continuer à se battre en dehors du parlement relèvent de notre seul choix et ne peuvent en aucun cas constituer un facteur contraignant ou directeur pour nos partenaires de l'ex-faction "J'ai l'honneur", dont le parti "Patrie", amis partisans qui se sont présentés à l'investiture à l'Assemblée nationale ․ En la matière, chacun doit faire son choix conscient et fondé.
Chers compatriotes,
Les motifs de participation aux élections spéciales de 2021 et d'obtention d'un mandat parlementaire en conséquence étaient très clairs. J'ai toujours déclaré que nous mettrions tout en œuvre pour apporter la solidarité à notre pays, pour avoir une Arménie sûre, l'Artsakh, et pour améliorer de manière significative la qualité de vie de nos citoyens.
Bien sûr, nous aurons encore le temps de réfléchir à tout cela, comme je le fais durant ces onze mois d'activité parlementaire. Le mandat parlementaire n'a jamais été une fin en soi pour moi, c'était juste un outil au service de notre pays et de notre État. Un outil qui ne m'est plus applicable aujourd'hui !
Aujourd'hui nous sommes au bord de la déportation, nous n'avons plus le droit de nous tromper ! Il n'y a pas d'alternative à la lutte, comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises, aujourd'hui dans la lutte pour le peuple arménien, l'Arménie et l'Artsakh, il n'y a pas de drapeaux de parti, de lignes de démarcation et de statuts. C'est notre lutte nationale, nous, les membres du parti « Patrie », nous la poursuivrons avec notre peuple. »