Le ministre des Affaires étrangères a adressé un vif plaidoyer à la tribune du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour sauver le Nagorny-Karabagh.
Par Olivier Merlet
Ararat Mirzoyan, présent à Genève le 28 février pour la 52eme session du Conseil des droits de l'homme, a tenu un important discours sur la situation au Haut-Karabgah qu'il a conclu en réclamant l'intervention, sur le terrain, des Nations-Unies. En référence aux récents propos du Secrétaire général de l'ONU, d'Antonio Gutteres, qui estimait, avec la guerre en Ukraine, que le monde faisait face « aux plus graves divisions géopolitiques depuis des générations », le ministre arménien des Affaires étrangères a très clairement indiqué penser que « la protection des droits de l'homme de la population du Nagorny-Karabakh a été constamment négligée […], il ne peut y avoir de hiérarchisation de la souffrance basée sur des considérations et des intérêts géopolitiques ».
Pointant du doigt les «vagues dévastatrices répétitives d'agression » et la répression exercée sur les populations arméniennes du Karabagh, Ararat Mirzoyan a dénoncé le «climat d'impunité totale» qui ne fait qu'« enhardir l'appétit de l'Azerbaïdjan. Ce dernier a alors attaqué et occupé les territoires souverains de la République d'Arménie, il continue de violer les principes du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire. […] l'Azerbaïdjan a annoncé au plus haut niveau qu'il pouvait lever le blocus pour tous ceux qui veulent quitter le Haut-Karabakh. C'est un nettoyage ethnique rampant qui se prépare. »
Le ministre a aussi évoqué les jugements rendus par la Cour de justice internationale la semaine dernière exigeant des autorités de Bakou qu' elles autorisent la libre circulation totale des biens et des personnes dans le corridor de Latchine : « Les mesures provisoires de la CIJ sont juridiquement contraignantes, mais jusqu'à présent, l'Azerbaïdjan a manqué à ses obligations de levée du blocus ».
Pour tenter de palier durablement à cette situation, Ararat Mirzoyan, tout comme Nikol Pashinyan la semaine dernière, a réclamé l'intervention rapide des Nations Unies. Pas seulement pour une mission d'enquête mais pour le déploiement d'une mission interagences des Nations unies dans le corridor de Lachin et dans le Haut-Karabakh, « le strict minimum que la communauté internationale puisse faire dans ces circonstances ».