A 500km au-dessus de l’Arménie

L’Arménie obtient un contrôle total de l’observation de son territoire depuis l’espace grâce à son premier satellite artificiel.

Par Régis Danielian

En novembre 2022, Armsat1, le premier satellite envoyé dans l’espace pour le compte de l’Arménie, fabriqué par la société espagnol Satlantis et lancé par une fusée Falcon-9 de la société SpaceX d’Elon Musk, se plaçait en orbite, à 500km au-dessus de nos têtes. Ce petit satellite d’observation peut obtenir des clichés d’une résolution atteignant deux mètres. Une voiture devient ainsi identifiable.

Le ministre des hautes technologies, Mkhitar Hayrapetyan, vient enfin de partager sur les réseaux sociaux quelques clichés obtenus par ce satellite. On peut facilement y identifier Erevan, avec le stade Vazgen Sargsyan et Erebuni. L’autre photo représente le lac Sevan, à l’ouest de Berdkunk. Certes d’autres photos existent, notamment avec Google Map, mais statique dans le temps. 

L’avantage pour l’Arménie avoir des clichés de manières régulières, automatiques et précis, permettra au pays de se positionner de manière indépendante dans l’exploitation des technologies spatiales. En amont dans la maîtrise du flux de données venant de l’espace, en aval, avec leur exploitation. Cela va de pair avec l’intégration de l’Arménie aux accords de coopérations spatiales, Artemis, promus par les américains et suivis par la plupart des pays européens.

Ainsi l’Arménie pourra observer en temps réel les modifications effectuées au sol lors de grands travaux ou durant des intempéries. On pourra aussi quantifier de manière régulière les tailles des forêts et leur évolution. Les exploitations des images pourront renseigner sur les rendements agricoles.

Toute menace de prolifération des algues comme le lac Sevan en a connu récemment pourra ainsi être prévenue et des mesures pourront être prises plus rapidement. L’étude de cette petite mer interne s'effectuera dans sa globalité. La construction ou la rénovation des routes, nécessaires au pays, se fera aussi par le biais d’images satellites, afin d’optimiser le tracé.

A terme un double numérique de l’Arménie, ultra précis et mis à jour régulièrement, aidera à l’exploitation des toutes les ressources disponibles et à la protection du pays.