Le poste frontière avec l'Iran passera sous contrôle arménien au 1er janvier 2025

Actualité
09.10.2024

Avec l'accord conclu le 8 octobre, la Russie se dégage de toute responsabilité sur le contrôle et la sécurité du point de passage entre l'Iran et l'Arménie.

Par Olivier Merlet

 

Lors de la rencontre entre le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, et le Premier ministre Nikol Pashinyan, le 8 octobre, « un accord a été conclu selon lequel, à partir du 1er janvier 2025, les forces de garde-frontières du Service de Sécurité nationale d'Arménie participeront également à la protection de la frontière entre l'Arménie et l'Iran et entre l'Arménie et la Turquie, et le service au poste de contrôle de la frontière entre l'Arménie et l'Iran sera entièrement assuré par les forces de garde-frontières du Service de Sécurité nationale d'Arménie ». Le message émane de l'attachée de presse du Premier ministre, Nazeli Baghdasaryan, qui l'a publié sur sa page Facebook, hier en début de soirée.

Vahagn Aleksanyan, vice-président du "Contrat Civil", le parti de Nikol Pashinyan, expliquait à suivre que jusqu’à maintenant, seuls des soldats russes du FSB assumaient la surveillance et le contrôle des frontières de l'Arménie avec l'Iran et la Turquie. Dès le premier jour de l'année prochaine, ils seront rejoints par des soldats arméniens de la Sécurité Nationale dont l'effectif sera précisé ultérieurement. En revanche, le poste frontière arméno-iranien d'Agarak (Meghri) passera sous commandement exclusivement arménien, les gardes-frontières russes en seront totalement retirés et remplacés par leurs homologues arméniens.

Au parlement arménien le 11 septembre dernier, Nikol Pashinyan qualifiait la présence aux frontières arméniennes des soldats russes de « question contractuelle, une décision de la République d'Arménie. Aujourd'hui, il a été décidé qu'ils étaient présents, demain il sera peut-être décidé qu'ils ne seront plus présents », ajoutait-il. Moscou semble donc avoir accédé, au moins partiellement, aux souhaits plus ou moins exprimés du Premier ministre. À lui désormais de gérer la situation. Après son entretien avec Vladimir Poutine, il déclarait hier devant les chefs d'État de la CEI : « La République d'Arménie est prête à assurer pleinement la sécurité du trafic de marchandises, de véhicules et de personnes sur son territoire. C'est notre volonté, notre engagement et nous le garantissons ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé que la question du "corridor de Zanguezur" avait bien été discutée lors des entretiens séparés du président russe avec le Premier ministre arménien et le président azerbaïdjanais. Il a ajouté que la Russie maintenait son dialogue avec les deux pays, « mais le reste, leurs relations bilatérales, ne nous concernent plus, c'est leur droit souverain », ont écrit les Izvestia, reprenant ses propos.

Le media en ligne "168.am" rapporte ce matin que selon des témoins oculaires, vidéo à l'appui, les convois des délégations d'Arménie et d'Azerbaïdjan se seraient tous deux présentés au Kremlin à quelques minutes d'intervalle, aux alentours de cinq heures du matin le 8 octobre, bien avant le début des rendez-vous officiels.