En réponse aux plaintes et à l'appel de l'Union des journalistes d'Arménie, l'association française internationale "Reporters sans frontières" (RSF) s'est élevée, le 21 mai, contre les violences policières observées lors des manifestations de ces dernières semaines.
Le 15 mai dernier, l'Union des journalistes d'Arménie lançait un appel en direction du ministère de l'Intérieur et du Comité d'enquête de la République en leur demandant de mettre fin aux violences policières. « La police fait un usage sans précédent de la force brute contre ceux qui organisent des actions pacifiques de désobéissance civile et contre des journalistes dans le cadre de leur exercice professionnel ».
Se référant à deux cas distincts survenus le lundi 13 mai et mettant directement en cause en cause les forces spéciales de la police – les "bérets rouges" – et un agent de patrouille, le communiqué poursuivait : « le comité d'enquête arménien, si attentif à engager des poursuites pénales pour toute tentative d'"entrave" aux activités professionnelles des journalistes opérant pour les médias de la force politique au pouvoir et pro-gouvernementaux en général, n'a pas diffusé la moindre information. […] Nous appelons les organisations internationales de journalistes et de défense des droits de l'homme à prêter attention au comportement de la police à l'égard des journalistes et à fournir des évaluations substantielles ».
Plus prompt à réagir que les autorités de l'État, l'association "Reporters sans Frontière" basée en France se fait l'écho des plaintes des journalistes arméniens. L'ONG, rapportant avec précision les faits survenus, s'eleve contre les violences observees. Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF écrit : « Sur fond de conflit historique avec l’Azerbaïdjan, la gestion des manifestations en cours par les forces de l’ordre aggrave l’insécurité des journalistes qui les couvrent. Parfois visés par la police, ils sont aussi régulièrement pris à partie dans la rue et par des personnalités politiques censées garantir la liberté de la presse. RSF exhorte les autorités arméniennes à faire cesser immédiatement ces violences et de lutter contre l’impunité en menant des enquêtes indépendantes et transparentes sur les attaques commises ».
Le communiqué de RSF conclut en ces termes : « en 2024, l’Arménie est confrontée à un niveau sans précédent de désinformation et d'incitation à la haine, notamment sur le conflit territorial du Haut-Karabakh et la menace permanente de guerre avec l'Azerbaïdjan ».