Lors de la séance plénière du Forum économique oriental qui s'est ouvert ce matin, 12 septembre à Vladivostok, le président russe Vladimir Poutine a affirmé n'avoir « aucun problème avec l'Arménie. Nous n'avons aucun problème non plus avec le Premier ministre Pashinyan », a-t-il ajouté, « nous sommes en contact permanent avec lui ». Hier, le Premier ministre donnait une interview à la télévision publique arménienne.
Par Olivier Merlet
Interrogé sur la série d'appels téléphoniques qu'il avait adressé le 9 septembre à cinq chefs d'État et dirigeants internationaux dont le chef du Kremlin ne faisait pas partie, Nikol Pashinyan a démenti le journaliste, lui expliquant que ses premiers appels avaient été pour Moscou. « Le président russe était sûrement au courant de la situation, le couloir de Lachine est illégalement bloqué depuis décembre de l'année dernière, nous avons eu depuis ce jour des dizaines de conversations avec le président russe. Malheureusement, la situation n'a pas changé depuis notre dernière conversation ». Le Premier ministre a également précisé qu'elle demeurait tendue « car l'Azerbaïdjan dispose d'une certaine concentration de troupes à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et autour du Haut-Karabakh. Et les évaluations que j'ai données lors de la précédente session du gouvernement n'ont pas changé aujourd'hui ».
Au cours de cette même interview, Nikol Pashinyan a pour la première fois évoqué la passation du pouvoir présidentiel en Artsakh, trois jours après la nomination de Samvel Shahramanyan. « Je regrette la démission d'Arayik Harutyunyan. Je peux dire qu'il y avait une très bonne ambiance de travail et une compréhension mutuelle entre nous dans toute la région. […] Quant au dirigeant nouvellement élu du Haut-Karabakh, Samvel Shahramanyan, je pense que la situation est telle qu’il n’y a pas grand-chose à féliciter. Une très lourde responsabilité lui incombe », a estimé le Premier ministre arménien.
Selon llui, l'Arménie devrait être guidée par la logique d'aligner ses positions et ses approches sur celles de la communauté internationale, et non de s'y opposer. « Nous devons concentrer nos efforts sur la résolution de la crise humanitaire qui sévit au Haut-Karabagh. Nous ne devrions pas permettre que la nature humanitaire de la question se transforme en une question politique par une politisation excessive. Nos approches sont basées sur cette logique », a-t-il encore ajouté. Quant à savoir si la communication était maintenue avec les nouvelles autorités du Haut-Karabagh, Nikol Pashinyan a eu cette formule pour le moins ambigüe : « Oui, il y a des contacts, il y en a eu, il est important que les autorités arméniennes obtiennent des informations de première main pour se familiariser avec la situation ».
Enfin, s'exprimant sur les élections du Conseil des anciens le week-end prochain à Erevan, le Premier ministre arménien mais aussi président du parti au pouvoir, Nikol Pashinyan a déclaré « soutenir activement » son candidat à la mairie d'Erevan, Tigran Avinyan, récusant certaines rumeurs selon lesquelles ce soutien demeurait timide. « Malheureusement, le contexte et l’agenda sécuritaires prennent beaucoup de temps et, objectivement, plus encore. Je parle maintenant en tant que président du Parti Civil et je tiens à souligner qu'au moment où nous avons décidé que Tigran Avinyan était notre candidat à la mairie d'Erevan, nous avons ainsi enregistré que nous le soutenions de toutes les manières possibles. J'ai moi-même voté pour lui comme candidat à la mairie et vu son travail en tant que vice-Premier ministre. Je suis certain qu'il peut mener à une conclusion logique les programmes que notre parti propose aux habitants d'Erevan », a assuré Nikol Pashinyan avant d'indiquer qu'il prendrait personnellement part à une longue marche qui aura lieu vendredi 15 septembre, du musée Erebuni jusqu'à l'hôtel de ville d'Erevan.
