Karabagh - 187 jours

Région
16.06.2023

6 mois… 187 jours… Aujourd'hui 16 juin, le centre d'information d'Artsakh a publié ce bulletin.

 

Le 15 juin L’Azerbaïdjan a de nouveau interdit la circulation des convois humanitaires par le corridor de Latchine (Qachatagh)

Après la provocation azerbaïdjanise intervenue le 15 juin près du pont de Hakari, la communication des personnes et des marchandises a été interdite par l’Azerbaïdjan.

En particulier, 25 patients et les personnes les accompagnant transportés par le Comité International de la Croix Rouge d’Artsakh vers l’Arménie ont été bloqués au point de contrôle illégal dans le corridor de Latchine et ont été obligés de retourner à Stepanakert. 
Par ailleurs, a été annulé le transport de dizaines de civils d’Artsakh vers l’Arménie par la route Stepanakert-Goris-Stepanakert programmé par le contingent russe de maintien de la paix.

A été bloqué également le mouvement des camions russes vers Goris pour les besoins de ravitaillement humanitaire de l’Artsakh.

Les autorités de la République d’Artsakh constatent une fois de plus que le point de contrôle azerbaïdjanais illégal mis en place dans le corridor de Latchine est de fait un danger et un obstacle à la libre circulation entre l’Artsakh et l’Arménie. Le récent incident le prouve une fois encore en mettant en cause la circulation, même très limitée des convois de la Croix Rouge et du Contingent russe de maintien de la paix transportant des personnes et des vivres pour les besoins humanitaires de la population d’Artsakh.  

Les autorités d’Artsakh réaffirment leur position selon laquelle il est impératif et urgent de rétablir, sans conditions préalables, le statut de corridor de la route de Latchine défini par la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, sans aucune intervention de la partie azerbaïdjanaise, ainsi que de mettre en œuvre l’ordonnance rendue le 22 février 2022 par la Cour Internationale de Justice de l’ONU relative à cette question.


La partie azerbaïdjanaise a fait obstruction à l’entrée en Artsakh de personnes ayant un domicile en Arménie

Le 13 juin la partie azerbaïdjanaise a délibérément fait obstruction à l’entrée en Artsakh de personnes ayant un domicile (enregistrement) en Arménie lors de leur passage au point de contrôle mis en place près du pont de Hakari dans le corridor de Latchine. 

Selon les données récoltées par le bureau du Défenseur des droits de l’Homme d’Artsakh, depuis l’installation du point de contrôle à ce jour au moins 3 incidents similaires ont été relevés, l’accès à l’Artsakh étant refusé à deux femmes et à un enfant. Dans tous ces cas, bien qu’ayant un enregistrement en Arménie, les personnes en question comme leurs familles résident régulièrement en République d’Arsakh.


Les forces armées azerbaïdjanaises continuent de violer le régime de cessez-le-feu dans toutes les directions de la ligne de contact

Les 13 et 14 juin, les forces armées azerbaïdjanaises ont violé le régime de cessez-le-feu dans le nord, l’est et le sud-ouest de la ligne de contact, en utilisant des armes à feu de différents calibres. 

Ainsi, entre 9h15 et 11h14 depuis les positions azerbaïdjanaises ont été pris pour cibles des civils effectuant des travaux agricoles dans les communes de Matchkalachen et Tchartar.


Nouvel acte de vandalisme culturel : les Azerbaïdjanais ont détruit le pont de Halivor

Le site internet « Caucasus Hertiage Wath » a publié des photos satellites où l’on constate la destruction par les Azerbaïdjanais du « Pont de Halivor » (« Le Pont du Vieillard »). Le Service national de préservation du patrimoine historique de la République d’Artsakh a rapporté le fait en publiant une note historique sur le monument détruit. 

Le « Pont de Halivor » traversait le fleuve de Ishkhanaguet, non loin du village de Mets Tagher de la région de Hadrout, sous occupation azerbaïdjanaise depuis la guerre d’automne 2020. Il était l’un des 6 ponts construits sur le fleuve. 4 d’entre eux continuent de fonctionner à ce jour.

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Le processus et les quotients des aides au logement versées aux réfugiés et aux personnes dont les logements sont en reconstruction sont revus

Le 13 juin le ministre d’Etat Gurgen Nersisyan a convoqué une consultation pour améliorer les aides personnelles au logement provisoire aux réfugiés ainsi qu’aux personnes ayant été obligées de quitter leurs logements endommagés pendant la guerre. Les quotients seront définis en fonction du nombre de personnes vivant dans un foyer. Ainsi, une personne seule recevra 60 mille drames (près de 144 euros), un foyer composé de deux personnes : 80 mille drames (192 euros), de trois personnes : 120 mille drames (289 euros), de quatre personnes : 140 mille drames (337 euros), de cinq et plus : 160 mille drames (386 euros). 


Un nouvel élan est donné à l’action du Fonds de développement social d’Artsakh

Le 14 juin s’est tenue la réunion du Conseil d’administration du Fonds de développement social d’Artsakh, présidée par le président du Fonds, le ministre d’Etat Gurguen Nercissian. 

Ont été définies les nouvelles orientations de l’action du Fonds, les participants présentant de nombreuses propositions de projets qui devront être mis en œuvre dans les mois à venir.


 

Mises à jour statistiques :

  • En raison de la suspension des interventions chirurgicales planifiées dans toutes les institutions médicales relevant du ministère de la Santé publique de la République d’Artsakh, près de 1 435 citoyens, soit 15 cas de plus au cours des 3 derniers jours, sont privés de la possibilité d’une intervention chirurgicale que leur état de santé impose. 
  • A ce jour 492 patients au total ont été transférés en République d’Arménie par l’intermédiaire du Comité International de la Croix Rouge et 70 patients au total par les soldats russes de maintien de la paix.  Après plusieurs semaines de suspension de l’action du CICR due aux obstacles supplémentaires créés par l’Azerbaïdjan, le transport régulier des malades a repris récemment. Par ailleurs, le transport des malades en position allongée reste toujours impossible les véhicules du CICR ne disposant pas de bloc de réanimation et l’Azerbaïdjan bloquant la circulation des ambulances de réanimation d’Artsakh.
  • En raison du blocus près de 3 900 personnes dont 550 enfants ne peuvent retourner dans leurs foyers. Une partie d’entre eux a été rapatriée avec l’aide du CICR et du contingent russe de maintien de la paix. 
  • Depuis le début du blocus aucun ressortissant d’Artsakh n’a pu circuler librement le long de la route Stepanakert-Goris (le corridor de Latchine (Kachatagh)). La circulation des hommes dans les deux sens a diminué de près de 201 fois les rares cas n’étant possibles que grâce à l’intervention du CICR ou des forces russes de maintien de la paix (2 276 cas en 187 jours au lieu de 458 150 cas pour un même intervalle avant le blocus). Aucune entrée ni sortie n’ont été enregistrées au cours des 3 derniers jours.
  • Depuis le début du blocus aucun véhicule appartenant à des ressortissants d’Artsakh n’a pu emprunter cette route. Le mouvement des véhicules du CICR ou du contingent russe de maintien de la paix mêmes a chuté de 60 fois en 187 jours. Ainsi, au lieu de 172 040 véhicules en temps normal, 2 889 véhicules seulement ont emprunté la route dans les deux sens depuis le début du blocus. Ceux-ci appartiennent tous au CICR ou aux forces russes de maintien de la paix. Ce qui veut dire qu’en 3 jours seules 14 entrées et sorties ont été enregistrées.
  • Près de 13 fois moins de produits de première nécessité que nécessaire ont été importés en Artsakh, par le CICR ou les forces russes de maintien de la paix (5 677 tonnes en 187 jours au lieu de 74 800 tonnes). 42 tonnes seulement au cours des 3 derniers jours.
  • Depuis le début du blocus l’Azerbaïdjan a bloqué totalement ou partiellement l’approvisionnement de l’Artsakh en gaz naturel pendant 121 jours au total. Depuis 158 jours l’approvisionnement de l’Artsakh en électricité est interrompu. La pénurie d’énergie a conduit à un rationnement drastique de la distribution journalière de l’électricité, à des coupures supplémentaires dues aux pannes, ainsi qu’à une fermeture définitive totale ou partielle de nombreuses entreprises. 
  • 860 entreprises (soit 20,1 % des entreprises du pays) ont intégralement suspendu leur activité en raison du blocus. Les autres entreprises fonctionnent partiellement ou bien grâce aux subventions de l’Etat
  • Depuis le début du blocus à ce jour près de 11 000 personnes, soit plus de 50% des employés du secteur privé y compris les emplois soutenus par l’Etat, ont perdu leurs emplois, donc leur unique source de revenus en raison des graves perturbations des infrastructures vitales. 
  • Ont été suspendus les travaux de construction de 32,6 km de route, de dizaines de km de réseaux de distribution d’eau, de système d’irrigation de milliers d’hectares de terres arables, de 3 717 logements, de plus de 40 infrastructures sociales et industrielles. 
  • Pendant la période du blocus l’économie de l’Artsakh a subi des dommages équivalent à 355 millions de dollars US. Le PIB a chuté de près de 39%.

 

Faits importants :

  • Depuis le 12 décembre 2022, l'Azerbaïdjan bloque la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises, à l'exception du Comité international de la Croix Rouge et des forces russes de maintien de la paix, le long du corridor de Latchine, l’unique route reliant l’Artsakh au monde extérieur.
  • À la suite de crimes terroristes de l'Azerbaïdjan, les 120 000 habitants de l'Artsakh subissent de graves pénuries de produits alimentaires, de médicaments, de carburants et de nombreux autres produits de première nécessité. Ils rencontrent de graves problèmes liés au chauffage, à l'éducation, à l’accès à des soins médicaux et dans d’autres domaines de la vie courante. Le blocus crée ainsi une grave crise humanitaire et est source de violations en masse des droits de l'Homme fondamentaux.
  • En raison de pénuries alimentaires provoquées par le blocus, depuis le 9 janvier 20 établissements scolaires sont en activité partielle. A intervalles plus ou moins longs, tous les établissements scolaires ont dû suspendre totalement ou partiellement leur activité.
  • Dès le début du blocus, certains produits alimentaires, notamment des fruits et légumes frais importés d’Arménie, ont commencé à manquer pour disparaître ensuite totalement du menu des familles. Compte tenu des pénuries alimentaires, dès le 20 janvier un régime de rationnement des aliments de base ainsi que de produits d’entretien a été instauré en Artsakh où les pâtes, le riz, le sarrasin, les œufs, l’huile, le sucre, certains fruits et légumes, ainsi que du produit lessive sont distribués en quantités limitées, sur présentation de tickets de rationnement uniquement.
  • Pour accentuer davantage la crise humanitaire causée par ce blocus, l'Azerbaïdjan cible les infrastructures civiles de l'Artsakh, interrompant régulièrement l’approvisionnement en gaz de l'Artsakh depuis l’Arménie et coupant complètement son approvisionnement en électricité depuis le 9 janvier. Compte tenu du fait que les volumes d’électricité produite en Artsakh sont inférieurs à ceux de la consommation alors que les ressources du réservoir d’eau de Sarsang ne cessent de diminuer, à partir du 10 janvier, la République est passée aux pannes d'électricité.

Les détails de l’impact du blocus sont présentés dans le récent rapport du Défenseur des droits de l'homme d'Artsakh sur "les violations des droits de l'Homme individuels et collectifs résultant du blocus de l’Artsakh (Haut-Karabagh) par l'Azerbaïdjan depuis 184 jours".

Depuis le début du blocus, de nombreux pays et organisations internationales ont condamné les agissements de l'Azerbaïdjan et appelé à la levée du blocus. Cette question a également été discutée au Conseil de sécurité de l'ONU. Le Parlement européen a à son tour adopté une résolution sans équivoque sur les conséquences humanitaires du blocus d'Artsakh.

La Cour européenne des droits de l'homme a ordonné à l'Azerbaïdjan de prendre toutes les mesures nécessaires et suffisantes pour mettre fin au blocus. La Cour internationale de justice des Nations Unies (La Haye), dans le cadre des travaux du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, a ordonné à l'Azerbaïdjan de lever le blocus et d'assurer la libre circulation des personnes, des véhicules, et des marchandises le long du corridor de Latchine. Cependant, l'Azerbaïdjan n'a à ce jour rien entrepris pour mettre en œuvre la décision de la plus haute instance judiciaire internationale, mais de plus, commet de nouvelles violations des droits des Artsakhiotes, comme l’assassinat le 5 mars dernier de 3 policiers artsakhiotes dans une embuscade, et exacerbe constamment la situation en recourant à la force et à la menace de la force.

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