Dimanche 23 avril, les autorités Azerbaïdjanaises ont bloqué le pont Haraki et installé un point de filtrage militaire, mettant fin à tout espoir de pouvoir un jour recirculer librement sur le corridor de Latchine.
Par Vassili Donn
Le ministère des Affaires étrangères se référant encore une fois au point six de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 qui garantit la libre circulation au niveau du couloir de Lachine, invoque une nouvelle violation flagrante de l'accord conclu et demande une réaction rapide de la Fédération de Russie pour en rétablir la pleine force. Tout en qualifiant d’ "inacceptables" les actions unilatérales azerbaïdjanaises, Erevan en appelle de même aux États membres du Conseil de Sécurité de l’ONU pour exiger un retrait total des forces militaires ennemies du corridor.
De leur côté, les autorités Azerbaïdjanaises se défendent de toute action illégale : « La décision de l'Azerbaïdjan d'installer un point de contrôle à la frontière avec l'Arménie est légale et conforme à toutes les normes du droit international. » Bakou justifie ce blocage au prétexte d’empêcher des livraisons de matériel militaire par l’Arménie au Karabagh, ce que démentent absolument les autorités Arméniennes.
Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi ce 24 avril en tentant de se poser comme médiateur : « Nous appelons les parties à revenir immédiatement à la mise en œuvre des accords conclus. Nous partons du fait que la population civile ne doit souffrir en aucune circonstance et que des obstacles ne doivent pas être causés à son activité vitale ».
A Washington, Vedant Patel, porte-parole du département d’État américain a déclaré que ce nouvel incident sapait les efforts engagés dans le processus de paix entre les deux pays.
Le ministère des affaires étrangères français, enfin, a quant à lui exprimé son opposition à l’action militaire azerbaïdjanaise et appelé Bakou à rétablir la libre circulation ainsi qu'à «se conformer à ses obligations internationales ».
Dans un communique officiel, le Quai d'Orsay « déplore la mise en place par l’Azerbaïdjan d’un poste de contrôle à l’entrée de la nouvelle route du corridor de Latchine, qui contrevient aux engagements pris dans le cadre des accords de cessez-le-feu et porte préjudice au processus de négociation.
La France appelle l’Azerbaïdjan à se conformer à ses obligations internationales, notamment à mettre en œuvre les mesures conservatoires indiquées par la Cour internationale de justice dans son ordonnance du 22 février, qui ont force obligatoire.
Elle demande le rétablissement de la libre circulation des biens, des personnes et des marchandises, le long du corridor de Latchine, dans les deux sens, et d’un approvisionnement continu de la population en gaz et en électricité ».