À partir de ce 10 mars et tout le week-end, se tiendra à l'hôtel Dvin d'Erevan, mais aussi en ligne, la toute première Assemblée des citoyens de toute l'Arménie. Dans un format totalement inédit, la convention pan arménienne "The future Armenian" ("Apaga Haykakan" – "l'Arménien du futur"), sera amenée à prendre position sur trois questions existentielles pour le futur de l'Arménie.
Par Olivier Merlet
Au printemps 2021, quelques mois après la guerre des 44 jours et à la veille des élections législatives, six mécènes philanthropes, intellectuels arméniens et hommes d'affaires parmi lesquels Ruben Vardanyan, lancent ce qu'ils appellent une "initiative publique", dans le but de sortir l'Arménie des multiples impasses et de la situation critique que ses institutions traditionnelles se révèlent incapables de résoudre. Cette plate-forme, "The Future Armenian", propose une certaine vision de l'avenir et définit 15 objectifs essentiels et existentiels pour permettre à l'Arménie et aux Arméniens du monde entier de surmonter tous ces blocages et de relever les défis existants, grâce à la réflexion et aux efforts consolidés de tous.
Ces 10, 11 et 12 mars, la toute première convention du "Future Armenian", pan arménienne donc, réunira à Erevan, et en ligne, une "assemblée de citoyens" invitée à réfléchir et échanger sur trois de ces quinze objectifs : la responsabilité historique, l'unité de l'Arménie et de sa diaspora et enfin, sa croissance démographique.
200 citoyens, 100 d'Arménie et d'Artsakh et 100 de la diaspora, ont été sélectionnés de manière quasi-aléatoire, par tirage au sort sur près de 6000 candidats, en tenant compte au préalable de critères démographiques tels que le sexe, l'âge et d'autres, afin de garantir un échantillonnage représentatif de toutes les couches de la société. Ils discuteront et évalueront les scénarios possibles pour la réalisation de ces objectifs tels que les ont proposés des groupes d'experts arméniens de différents pays du monde.
Expression directe de la démocratie participative et surtout délibérative, ce format consultatif inédit en Arménie vise à surmonter les divisions et la polarisation de la société, ainsi qu'à la sortir des situations de blocage dans lesquelles l'extrême divergence des points de vue et les limites démontrées par les institutions politiques et sociales l'ont précipitée. Il permet ainsi aux citoyens de s'informer et d'échanger les points de vue avec des experts de terrain, d'impliquer et de consolider le potentiel public dans une situation de crise, et donc, d'influencer les processus de prises de décisions vitales pour le pays, en participant directement à leur mise en œuvre.
Pour Richard Azarnia, homme d'affaires et philanthrope, co-initiateur de "Future Armenian", « les méthodes ordinaires peuvent ne pas suffire. La démocratie électorale a sa place et son importance, mais nous croyons que les difficultés que nous avons connues après la guerre en tant que pays et en tant que nation - la colère, l'incompréhension et la peur - ne seront pas résolues en une seule élection. Ces questions doivent être discutées, écoutées et comprises, ensemble, après quoi nous trouverons, toujours ensemble, différents chemins pour envisager notre avenir ».
« Plus de 1 000 co-initiateurs ont participé à ce processus, et plus de 100 000 personnes partagent cette approche », ajoute Artur Alaverdyan, ingénieur-physicien, philanthrope et co-initiateur lui aussi, « toutes sont prêtes à discuter avec nous des questions les plus importantes concernant le développements du pays et la manière de parvenir au développement durable et nos objectifs".
Pour suivre en ligne la première convention de "The future armenian" : https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=918474089578643