Pendant la guerre entre l'Artsakh et l'Azerbaïdjan en 2020, un moment important est passé inaperçu : la petite société Anglo-Asian Mining, enregistrée à Londres, se frottait joyeusement les mains, car elle attendait ce moment depuis des décennies. En 1997, l'Azerbaïdjan a accordé à la société les droits d'exploitation de trois mines d'or dans l'Artsakh, mais la société n'y avait pas accès car elles se trouvaient en territoire arménien. Dans un communiqué de presse daté du 27 octobre 2020, la société a annoncé qu'elle était impatiente de développer la zone de 300 kilomètres carrés à laquelle elle a contractuellement droit et qui a été reprise par l'Azerbaïdjan.
Reza Vaziri est le PDG et le président de la société. Peu de gens se souviennent aujourd'hui que trois ans après l'armistice de 1994, la société R.V. Investment Group Services, immatriculée au Delaware, a signé un accord avec Bakou portant sur les droits exclusifs de six champs, dont trois situés dans des territoires effectivement contrôlés par l'Artsakh. L'accord a été signé par le même Reza Vaziri, un ancien fonctionnaire du gouvernement iranien qui est aujourd'hui président, PDG et le plus grand actionnaire connu d'Anglo-Asian Mining, qui opère exclusivement en Azerbaïdjan.
Contrairement à d'autres accords d'État, l'accord conclu avec RV Investment Services Group LLC en Azerbaïdjan n'a jamais été rendu public. Mais pourquoi ? Anglo-Asian Mining, enregistrée en Grande-Bretagne mais opérant exclusivement en Azerbaïdjan, a été engagée par l'Azerbaïdjan pour développer les champs suivants : Sotk, Tondirget, Kashen, Drmbon. Apparemment, ce n'est pas une nouvelle, la Grande-Bretagne exerce son patronage sur l'Azerbaïdjan depuis les temps anciens, mais d'une manière ou d'une autre, dans le contexte d'un cortège d' « écologistes » azerbaïdjanais soudainement préoccupés par la sécurité du champ de mines de Tsaghkashen en Artsakh, personne ne s'est souvenu que cette société prétendument britannique, Anglo-Asian Mining, figurait dans l'affaire Panama pour les affaires louches des Aliyev. De plus, les informations sur les propriétaires de l'entreprise sont soigneusement cachées, pas même sur le site officiel de l'entreprise.
Cette société a fait l'objet d'une enquête conjointe de Radio Liberty et Radio Liberty Europe avec Miranda Patruchik, Eleonora Rose, Leyla Kamjic et Khadija Ismailova sur les sociétés secrètes offshore de la famille criminelle Aliyev (l'information est accessible au public).
Lorsque, le 3 décembre 2022, « des écologistes soucieux » d'Azerbaïdjan, accompagnés des soldats du contingent russe de maintien de la paix, ont été autorisés à passer par Stepanakert, prétendument pour vérifier la sécurité environnementale du site d'extraction minière de Tsaghkashen, mais on a oublié qu'en même temps les gardiens de la paix ont laissé entrer à Stepanakert des employés de l'A... ...@zеrGоld, qui est une société par actions fermées, créée conformément au décret № 1047 du 11 février 2015 par Ilham Aliyev personnellement.
Comme pour les entreprises susmentionnées, les données sur les propriétaires sont mystérieusement absentes.
Il convient de rappeler que la mine de cuivre-molybdène de Tsaghkashen dans la région de Martakert est la plus prometteuse de l'industrie minière en Artsakh, dont les réserves sont estimées à plus de 100 millions de tonnes de minerai, le minerai de Tsaghkashen contient 20-22% de concentré de cuivre.
À propos, la région de Martakert, ainsi que la région de Karvachar, sont particulièrement riches en or et en cuivre. La nuance est que la mine de Tsaghkashen et la mine de Drmbon, située à 15 km, restent sous le contrôle de l'Artsakh selon la déclaration trilatérale du 9.11.2020. En conséquence, la partie arménienne a le droit d'utiliser les mines comme elle l'entend.
Avant la guerre de 2020, les mines étaient exploitées par Base Metals, une société appartenant au groupe Vallex. À la fin de la guerre, les mines de Drmbon et de Tsaghkashen sont restées sous contrôle arménien, mais les Azéris ont pris le contrôle de la station de pompage qui permettait de travailler sur les mines. La construction d'une nouvelle usine exige du temps et de l'argent, si bien qu'il n'y a pas de travaux dans les mines après la guerre.
Par ailleurs, la zone industrielle de la mine de Tsaghkashen, qui occupe environ 820 hectares et couvre principalement les villages de Vardadzor, Chankatagh et Tsaghkashen, est riche en monuments - églises détruites et survivantes, monastères, nombreuses cryptes, lieux sacrés, croix de pierre, etc. Les monuments les plus célèbres de la culture arménienne dans cette région sont le palais Melik-Alaverdyan et le palais Melik-Israelyan. Valery Mejlumyan est le propriétaire du groupe Vallex, ainsi que d'une vingtaine de filiales. Cependant, Vallex F.M. Establishment, la société offshore de Mejlumyan enregistrée au Liechtenstein, qui relie les affaires de Mejlumyan à ses affaires en Russie, joue un rôle clé dans cette liste. La société au Liechtenstein a une filiale enregistrée en Russie « MKV » et plus d'une douzaine d'autres sociétés en Russie. En outre, la banque russe VTB a garanti des prêts au groupe Vallex contre des biens mobiliers et immobiliers, qui comprenaient des mines en Artsakh, en Arménie en particulier, la mine de Teghut (Lori, Arménie), qui est passée sous contrôle russe en 2018-2019. Les problèmes financiers du groupe Vallex n'ont pas été résolus, à en juger par les indicateurs financiers ouverts, la société azérie (lire Aliyev) Anglo Asian Mining en a moins - cela montre l'ampleur de l'influence de la famille Aliyev sur toute industrie lucrative en Azerbaïdjan. Les fils de l'Anglo Asian Mining mènent, entre autres, aux États-Unis : le principal actionnaire de la société après l'Iranien Vaziri est l'ancien gouverneur du New Hampshire, John Sununu, qui a été chef de cabinet du président Bush père. Il possède 9,4% de la société, ce qui représente ~25 millions de dollars. Le fils de Sununu, Michael, est membre du conseil d'administration d'Anglo Asian Mining. Son autre fils, Chris, est actuellement gouverneur du New Hampshire.
L'avenir nous dira comment se terminera la confrontation entre les parties concernées et, sur cette base, quelles seront les prochaines étapes.
Sources diverses
