Malgré la forte baisse du dollar (et de l'euro) par rapport au dram, l'Arménie, tout comme le reste du monde, accuse depuis le début de la guerre en Ukraine une forte augmentation de son taux d'inflation. Son origine n'est pas différente, mais les facteurs qui l'aggravent lui sont propres.
Par Olivier Merlet
Le Comité statistique a publié les derniers indicateurs socio-économiques. En septembre, la hausse des prix sur les douze derniers mois, tous secteurs confondus, affichait un taux 9,9%, soit une nouvelle augmentation de près d'1%, par rapport au même indice le mois précédent.
Il se situe en moyenne 13,7 % dans le secteur des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, avec un pic à plus de 20% en juillet pour les céréales et produits de boulangerie. Toujours pour le même mois, le prix de l'essence avait augmenté de 0,8 % par rapport à juin, portant l'inflation sur ce produit à 11,6 % sur douze mois, à 43,2 % pour le carburant diesel.
Pour nombre d'économistes, cette forte inflation s'explique notamment par l'afflux en Arménie de citoyens russes depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne.
Narek Karapetyan chercheur à l'AMBERD, au sein de l'Université d'économie d'État d'Erevan, estime dans les pages du média en ligne Azatutyun, que ce phénomène est « particulièrement vrai pour les services, et notamment immobiliers, les loyers des appartements atteignant un taux nettement plus élevé que l'année dernière »
La décision du président russe Vladimir Poutine, de lancer une mobilisation militaire partielle le 21 septembre, a immédiatement et de nouveau provoqué un nouvel afflux de ressortissants russes vers l'Arménie et autres pays avec lesquels Moscou entretient un régime simplifié de délivrance des visas. Les services d'immigration n'ont encore publié aucune statistique à ce sujet, il a toutefois été rapporté que près de 40 000 citoyens russes se sont installés en Arménie au cours des six premiers mois de cette année.
En 2021, l'inflation en Arménie était de 7,7 %.
