Suite aux échanges entre Erevan et Bakou quant à la tenue éventuelle de pourparlers de paix sur la base d'une proposition en 5 points (cf. notre édition du 14 mars), le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, dans une interview accordée à nos confrères d'Armenpress, a tenu à apporter un certain nombre de précisions.
Il a notamment souligné notamment que les négociations sur un traité de paix avec l'Azerbaïdjan devaient se dérouler sans conditions préalables. Il a par ailleurs rappelé que l'Arménie avait demandé à la coprésidence du groupe de Minsk de l'OSCE d'assurer l'organisation de ces pourparlers.
Armenpress : Hier, le ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a rendu publics les cinq principes du traité de paix remis, selon eux, à l'Arménie. S'agit-il bien du document remis à l'Arménie ?
Ararat Mirzoyan : Oui, le ministre des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan a rendu publiques les propositions remises à l'Arménie. Il convient à ce propos de noter que la lettre datée du 21 février n'a été transmise à la partie arménienne que le 10 mars.
A.press : Quelle est la position de la partie arménienne sur les propositions mentionnées ?
A. Mirzoyan : Tout d'abord, il convient de souligner que toute négociation sur un traité de paix doit se dérouler sans conditions préalables.
En ce qui concerne les propositions principales, les deux pays ayant signé l'"Accord sur l'établissement de la coopération des États indépendants" le 8 décembre 1991, ont en fait déjà reconnu l'intégrité territoriale de l'autre et accepté qu'ils n'aient aucune revendication territoriale l'un envers l'autre.
Il convient de noter que les dispositions mentionnées dans la proposition ne reflètent pas entièrement l'ensemble des problèmes existants. Il est vital pour la partie arménienne que les droits et libertés des Arméniens de l'Artsakh soient clairement garantis et que le statut du Haut-Karabakh soit enfin clarifié. Pour nous, le conflit du Haut-Karabakh n'est pas une question territoriale, mais une question de droits.
Comme nous l'avons déjà fait savoir, la partie arménienne a répondu à la proposition de l'Azerbaïdjan en accord avec la position déjà mentionnée.
A.press : Les propositions de l'Azerbaïdjan font référence au processus de délimitation et de démarcation entre les deux pays, ainsi qu'au déblocage des infrastructures de transport dans la région. Comment ces processus se déroulent-ils ?
A. Mirzoyan : Nous pensons que les accords conclus dans le cadre des déclarations trilatérales du 9 novembre 2020, du 11 janvier 2021 et du 26 novembre 2021 doivent être pleinement mis en œuvre, et nous restons cohérents à cet égard. Comme vous le savez, nous avons même fait des propositions globales pour la mise en œuvre de ces accords, comme la proposition de lancer un processus de délimitation par le retrait en miroir des troupes et l'introduction d'un mécanisme de surveillance international, qui a toutefois été rejetée par la partie azerbaïdjanaise.
A.press : Dans quel format envisagez-vous les éventuelles négociations sur un traité de paix ?
A. Mirzoyan : Le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré précédemment qu'il avait demandé à la coprésidence du groupe de Minsk de l'OSCE d'organiser des négociations sur un traité de paix sur la base de la Charte des Nations unies, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de l'Acte final d'Helsinki.