RINA (Recursive InterNetwork Architecture) se présente aujourd'hui comme une alternative aux protocoles fondamentaux d'internet, TCP et IP, qui n'ont pas été mis à jour depuis leur naissance, dans les années 1970. Or, 40 ans après, ces mêmes réseaux doivent gérer plus de 4 milliards d’utilisateurs, ce qui était inimaginable à l’époque. Bref, s'il fallait résumer, RINA est un projet qui vise à inventer l’Internet du futur.
Par Sona Malintsyan
Les principes de RINA ont été présentés pour la première fois par John Day dans son livre « Patterns in Network Architecture : A return to Fundamentals ». Ce travail est un nouveau départ, compte tenu des leçons apprises des 35 années d'existence du TCP/IP, ainsi que de l'échec de l'OSI et des autres technologies de réseau des dernières décennies.
La décision de fonder « RINArmenia » a été annoncée lors du Forum économique dans le cadre du Sommet de la Francophonie en octobre 2018 à Erevan par l’un des pionniers de l’internet actuel, Louis Pouzin qui œuvre également pour sa refondation avec un nouveau protocole.
Si l’on parle des avantages clés de cette nouvelle architecture de réseau, ils sont les suivants :
- Elle offre une meilleure sécurité aux échanges de données qui ne circulent plus sur un réseau ouvert avec des adresses IP publiques.
- La simplicité dans le management des réseaux.
- Qualité de service plus élevée.
- Une mobilité plus efficace.
« L'objectif du projet RINA est de remplacer l’Internet que nous avons aujourd'hui par un nouveau système, car l'Internet actuel est précaire, lent et défaillant en termes de puissance. Il repose sur des principes de fonctionnement qui datent déjà d’il y a 50 ans. C’est déjà assez vieux mais on n’y pense pas assez. Ce n'est pas seulement une solution importante pour le présent mais aussi une nécessité pour l'avenir. Aujourd'hui, nous voulons faire de l'Arménie le pays où cette technologie sera réellement appliquée », explique Ani Voskanyan, directrice technique de « RINArmenia ».
L'objectif du projet est de lancer cette nouvelle technologie en Arménie et de faire de notre pays le premier centre d’expertise dans ce domaine. Aujourd’hui, « RINArmenia » résume une année de travail acharné. En termes de développement technique, « RINArmenia » collabore déjà avec différentes structures notamment avec l’Académie nationale des sciences et deux startups. Ces coopérations permettront d’avoir des résultats visibles et concrets pour démontrer les bénéfices de RINA dans l’utilisation réelle de cette technologie. Les deux startups seraient emmenées vraiment à utiliser RINA pour la communication de leurs solutions et à montrer les résultats.
Le programme comprend également un volet éducatif. « Nous avons donné notre premier cours d’introduction à RINA en novembre dernier à l’Université française en Arménie. C’est la première université avec laquelle nous collaborons. Nous avons eu beaucoup de retours positifs. Cet axe académique est véritablement créé pour que l’Arménie devienne un centre d’expertise en RINA. C’est-à-dire pas seulement développer RINA en tant que technologie et qu’elle soit utilisée en Arménie, mais aussi établir un corps d’experts. Nous sommes également en train de développer une plate-forme d'enseignement en ligne qui sera probablement lancée en juillet 2020 », dit Hayk Mnatsakanyan, directeur exécutif de RINArmenia.
Une conférence internationale se tiendra en Arménie fin 2020. Le but ultime est de tester l'Internet du futur en Arménie et de le diffuser dans le monde entier.