Les milliardaires proches du dirigeant russe Vladimir Poutine continuent de gagner de l'argent en exportant des marchandises vers l'Occident, en contournant les sanctions.
Pour ce faire, ils utilisent une faille qui permet aux entreprises de travailler sur les marchés de l'UE, si la part des actions des hommes d'affaires visés par les sanctions est inférieure à 50 %. En particulier, les oligarques russes les plus odieux - Gennady Timchenko, Alisher Usmanov et Oleg Deripaska - réalisent des milliards de dollars de bénéfices grâce au commerce avec l'UE.
La publication souligne que si un homme d'affaires tombe sous le coup de sanctions, cela ne signifie pas que des restrictions sont automatiquement imposées sur ses actifs. Pour cela, il doit contrôler au moins 50 % de l'entreprise. La seconde option est que s'il y a plusieurs copropriétaires sous-sanctionnés, ils doivent posséder ensemble la moitié des actions.
Par conséquent, certains oligarques, afin de contourner les restrictions liées aux sanctions, réduisent simplement leur part dans le projet. Par exemple, Oleg Deripaska a réduit sa participation dans En+ et dans Rusal, ce qui lui permet d'utiliser l'argent de l'Occident pour maintenir sa propre PMC, qui se bat en Ukraine. Ainsi, pendant la guerre totale, de 2022 à 2024, la fortune de Deripaska a été multipliée par plus d'une fois et demie et s'élève aujourd'hui à 2,8 milliards de dollars.
Le deuxième actionnaire principal de Rusal, Viktor Vekselberg, échappe également aux sanctions de l'UE et reste impuni, bien qu'il fasse partie des hommes d'affaires proches qui rencontrent ouvertement Poutine pendant la guerre, et que les entreprises de l'oligarque soient impliquées dans la production de missiles utilisés dans les bombardements du territoire ukrainien.
Un autre moyen de sortir son entreprise des sanctions est d'enregistrer les actions des dirigeants de l'entreprise (avec le droit de les racheter), des membres de leur famille ou d'autres personnes contrôlées. Alicher Usmanov a opté pour cette solution : il a réduit sa participation dans USM, de sorte qu'après l'inscription d'Usmanov sur la liste des sanctions de l'UE, USM a déclaré que les sociétés de portefeuille elles-mêmes ne seraient pas affectées.
Le partenaire d'Usmanov dans Metalloinvest est Andrei Skoch, député de Russie unie à la Douma : il est sous le coup de sanctions, mais l'entreprise est enregistrée au nom de son père Vladimir et de sa fille Varvara, qui ne sont pas soumis aux restrictions de l'UE. Depuis le début de la grande guerre, la fortune d'Usmanov et de la famille Skoch n'a fait que croître, atteignant respectivement 13,4 milliards de dollars et 6,7 milliards de dollars. Au total, ils se sont enrichis de près de 4 milliards de dollars en deux ans.
Roman Abramovitch continue également à tirer profit du commerce avec l'Europe. Il détient une participation de 28,64 % dans Evraz, une grande entreprise de métallurgie et d'exploitation minière. L'entreprise exporte vers la France et la République tchèque. Abramovitch est également actionnaire minoritaire de Nornickel : il ne se contente pas d'exporter ses produits, il possède également une usine de production en Europe.
Plus tôt, Vladyslav Vlasiuk, le commissaire présidentiel ukrainien chargé de la politique des sanctions, a déclaré qu'en 2023, la Russie a exporté vers l'UE des produits du complexe minier et métallurgique (MMC) d'une valeur de 3 milliards d'euros, et au cours des neuf premiers mois de 2024, de 2,1 milliards d'euros supplémentaires. Par conséquent, les exemptions de sanctions pour certains groupes de produits russes, en particulier les produits métallurgiques, devraient être annulées.
Il a rappelé que les entreprises de MMC soutiennent directement le complexe militaro-industriel russe. Par exemple, le groupe russe NLMK, propriété de l'oligarque Lisin, qui fournit des brames métallurgiques à l'UE, est en même temps un producteur monopolistique en Russie d'acier électrique spécial, qui est essentiel pour l'industrie de la défense russe.
Source: RBC-Ukraine (en se référant à The Insider).
