La jeunesse francophone en action

Village francophone

Le 9 octobre était une journée exceptionnelle entièrement consacrée à la jeunesse dans le Pavillon de la francophonie, au sein du Village francophone. Le thème choisi était « La jeunesse, fer de lance du Vivre ensemble ». Les jeunes venus de différents pays, s’étaient réunis pour parler de différents sujets importants qui les préoccupent, notamment sur les valeurs clés du Libres ensemble, sur la mobilité des jeunes et sur différents projets mis en place par l’OIF et ses partenaires. Donc, aujourd’hui nous vous invitons à découvrir les portraits de deux jeunes engagés qui nous parlent de leurs parcours, de leurs expériences au sein de la francophonie et de leur vision    du Vivre-ensemble.


Yasmine HAGGAG, Egypte

Bonjour Yasmine. Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel et personnel.
Si je parle de mon parcours professionnel, je dirais que j’ai obtenu ma licence ès Lettres françaises avec mention d’excellence de l’Université d’Alexandrie. Ensuite, j’ai été sélectionnée pour être assistante à l’Université et c’est là que j’ai commencé ma carrière dans le même domaine de la langue et littérature françaises. Et j’ai fait mon doctorat sur l’éthique de l’altérité entre choc de civilisations et dialogue de culture, précisément sur la francophonie égyptienne et sur la presse francophone de l’Egypte. 

Donc, je vois que la francophonie occupe une place importante, voire cruciale dans votre vie. Pourquoi avoir choisi le français ?
Le français c’est d’abord le choix de mes parents pour moi, quand ils m’ont emmené à l’école maternelle bilingue. Et j’ai continué dans ce sens, en grandissant j’ai développé un amour pour la langue française, la culture, tout ce qui est autour de la langue française en tant que valeur, et pour la littérature francophone aussi que j’adore. C’est pourquoi j’ai choisi de faire les lettres françaises et de continuer dans ce sens. Ensuite, j’ai découvert la francophonie qui intègre toute la diversité du monde francophone, ce qui m’a donné une vue plus globale et plus diverse, plus inclusive de la langue française.

Je sais que vous avez participé à la navigation Hermione 2018 « Libres ensemble de l’Atlantique à la Méditerranée » en tant que jeune gabière. Quel est la chose qui vous a marqué le plus pendant cette aventure ?
Ce qui m’a marqué le plus et ce que j’ai ressenti encore plus au retour, c’est vraiment l’ambiance de famille qu’on a vécu sur l’Hermione. On a été vraiment comme une famille ; on se complétait, on s’entraidait, on s’écoutait. C’était une très belle manière de vivre le Libres ensemble. 

La deuxième Conférence internationale des jeunes francophones s’est tenue au Palais des Nations à Genève, du 17 au 19 septembre, en amont du 17ème Sommet de la francophonie d’Erevan. Vous étiez parmi les 200 jeunes choisis. Quel bilan vous faites de cette séance ?
Les trois jours à Genève, c’était pour deux choses en parallèle : d’abord la Déclaration des jeunes qui a été préparée à Genève et qui va être lue au Sommet d’Erevan devant les Chefs d’Etat et qui montre toutes les préoccupations de la jeunesse francophone ces jours-ci sur leur avenir, que ça soit éducation, emploi, environnement. Et en même temps il y a eu des ateliers, des tables rondes autour des questions qui intéressent les jeunes, comme, par exemple, la mobilité, l’entreprenariat.

Est-ce que d’après vous cette Déclaration est exhaustive et va retenir l’attention des Chefs d’Etat et des gouvernements ?
 Oui. C’est ce que l’on va présenter ce jeudi 11 octobre et c’est ce que nous espérons appliquer. Ce n’est pas juste que des demandes à faire, c’est des choses à appliquer pour l’avenir et on espère que les Chefs d’Etat nous aiderons à la mettre en place.

Et pour terminer, pourriez-vous nous donner votre propre définition du Vivre ensemble ?
 Le Vivre ensemble, c’est toute une expérience qui permet de créer une communauté, une vie communautaire positive, des personnes qui peuvent s’écouter d’abord, se donner confiance à eux-mêmes, être différent et voire la différence comme un atout. C’est accepter mutuellement, et de là pouvoir collaborer pour créer un meilleur avenir.


Sobel Aziz NGOM, Sénégal

Sobel Aziz NGOM est un jeune entrepreneur sénégalais. Il dirige Social Change Factory, un centre de leadership citoyen africain pour les jeunes qu’il a fondé en 2014. Il est aussi le promoteur du plus grand programme télévisé dédié à la promotion de la jeunesse et de l’entrepreneuriat en Afrique francophone, le concours « Voix des Jeunes », une initiative pour le renforcement de l’éducation, des aptitudes, et de l’employabilité des jeunes. 

C’est la première fois que vous visitez l’Arménie. Quelles sont vos impressions et qu’est-ce que vous attendez du 17e Sommet de la Francophonie ?
C’est un grand plaisir pour moi de visiter l’Arménie, c’est un pays qui a une histoire profonde et forte, donc on peut s’inspirer à apprendre beaucoup. Concernant ce 17e Sommet de la Francophonie, dans une perspective jeune, car je suis membre de la délégation des jeunes, l’attente principale que j’ai c’est une intégration plus réelle, plus solide et pragmatique des jeunes dans la prise des décisions, dans le suivi et l’opérationnalisation de ces décisions.

Vous avez participé à la deuxième Conférence internationale des jeunes francophones à Genève au sein de laquelle une Déclaration de la jeunesse a été préparée et adoptée. Quels sont, d’après vous, les points forts et les perspectives de cette Déclaration.
Les 4 points principaux, qu’on a choisis d’aborder pour la Déclaration que nous allons présenter ce jeudi aux chefs d’États, sont les questions d’éducation, d’emploi, les questions liées à l’environnement et des questions liées au vivre ensemble. Nous avons décidé de ne pas aller dans une déclaration de recommandation, mais d’aller dans une déclaration où les jeunes disent ce qu’ils peuvent apporter comme contribution à la Francophonie et à leur espace. Nous avons conclu cette Déclaration par des demandes de prise en compte plus concrète des jeunes, ne pas seulement entendre les jeunes, mais les mettre au cœur du système, profiter de leur génie, de leur créativité et de leur innovation pour qu’ils fassent des tentatives et trouvent des résolutions de ces difficultés.

Quels sont vos démarches principales pour assurer la mobilité des jeunes de l’Afrique à travers la Francophonie. 
Ma contribution est à travers de l’organisation que je dirige. L’idée est non seulement de mettre les jeunes de différents pays ensemble pour qu’ils promeuvent les solutions afin de régler les problèmes, mais l’idée est aussi de créer une mobilité entre les jeunes de 7 pays de l’Afrique. Je pense que ce qui est important aujourd’hui, par rapport à l’engagement pour l’éducation, l’emploi et la participation des jeunes, c’est de créer des espaces dans lesquelles les jeunes peuvent se retrouver, apprendre, discuter mais aussi des espaces qui peuvent leur permettre de voyager. Déjà voyager à l’intérieur de leur pays et ensuite voyager à l’extérieur. On a fait une étude dans le programme qu’on a fait dans notre émission télé, 64% des jeunes africaines n’étaient jamais sorties de leur ville de naissance malgré le fait qu’ils ne sont pas pauvres. Le problème c’est qu’il n’y a pas de culture de voyage, pas de motivation, pas d’argument pour sortir, il n’y a rien qui favorise cette mobilité à par les discours. C’est ce problème que nous voulons résoudre.

(Entretiens menés par Sona MALINTSYAN et Shushanik MAKARYAN)

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