L'intégration de l'Arménie au "Ciel unique européen" vient d'entrer d'entrer dans sa phase d'application administrative.
Lancée en 2004 par six pays de l'Union européenne le SES, acronyme anglais pour Single European Sky ou Ciel unique européen en français avait été initialement crée pour remédier aux retards dus à la navigation aérienne qui avaient atteint un pic en Europe à la fin des années 90. La gestion du trafic aérien et des services de navigation de ce vaste espace aérien (d'environ 1,8 million de km2) était alors assurée par quelques 370 secteurs de contrôle couvrant 400 zones différentes placées le plus souvent sous la responsabilité des Défenses nationales.
La réduction progressive de cette fragmentation aérienne alliée à l'adoption de règles communes et à une meilleure coopération entre les centres de contrôle permet depuis sa mise en place de fluidifier le trafic et d'éviter la saturation de l'espace aérien tout en réduisant les temps de parcours. Outre un gain de temps pour les voyageurs, l'optimisation des routes aériennes devrait permettre une économie significative de carburants et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'aviation civile.
Pour l'Arménie, concrètement, l'intégration au SES dont le protocole avait été approuvé en novembre 2021 va offrir la possibilité à toutes les compagnies aériennes de l'Union Européenne d'effectuer des vols directs de n'importe quelle provenance vers n'importe quel aéroport en Arménie. Le même principe s'appliquera aux compagnies aériennes arméniennes. Avec cet accord, l'Arménie prévoit aussi d'aligner progressivement sa législation sur les règles et normes européennes en matière d'aviation et notamment dans les domaines de la sécurité, de la gestion du trafic et de l'environnement. En outre, les restrictions antérieures sur les vols entre l'Arménie et l'Union Européenne seront progressivement levées, mettant ainsi le marché national en condition équitable de concurrence ouverte et loyale.
Dans le sillage de cet accord, un programme d'assistance technique de deux ans financé sur fonds européens avait été lancé en mars 2022 pour permettre à l'Arménie de renforcer ses capacités de surveillance et de sécurité de son espace aérien ainsi que pour soutenir le développement de son aviation civile.
